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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 10:22

Ca souffle. Le vent souffle. Mais à l'abri des murs de l'usine, on se sent mieux, comme protégé par l'histoire. Bien qu'une odeur d'essence caresse nos narines. Comme une machine qui tourne pour produire et qui rejette sa souffrance.

 

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Photo de répétitions © Troupe du Levant


Parfait, absolument parfait, nous sommes en condition. Reste à transformer l'endroit en fête, la poussière en confetti et l'ambiance en grève.

Allons Z'enfants!

Y'a du rose et du rouge, de la lumière et des ombres, des bénévoles et du vin chaud!

Reste le public, notre source de plaisir, la réussite même du spectacle. On lance les paris?

Respiration commune, la jambe droite en première, la guitoune s'ouvre en vitesse 8, nous sommes en vitesse 2 et d'un battement commun, nous arpentons le bois de la structure.

Qu'est ce qu'on est? Une unité dans les effectifs du travail, on ne compte pas, à peine si on existe...

Ce soir, nous existons. Nos machines nous épuisent mais tout va très bien...

On sent comme un air de kermesse qui frise le sourire des gens. Nos personnages ouvriers ont un droit, celui d'avoir la parole, celui de danser, celui de partir en vacances. Et grâce au combat d'un peuple passé, celui de 36, d'un élan populaire, je danse avec Françoise ce soir, Tino embrasse Geneviève, Micheline joue avec Marcello, Jeannot se marie avec Suzanne, Blaise se baigne (dans la foule),  et d'un mouvement euphorisant de Java, public et comédiens ne font plus qu'un.

 

26102013_10.jpg

Photo de répétitions © Troupe du Levant


Qu'il est beau ce rassemblement festif et malgré mon doigt en sang, j'ai encore pris une bonne leçon d'humanité!

En avant (camarades)!

 

 

Simon.

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Manifeste

On n'entreprend rien, certes, si ce n'est contre le gré de tous. Et, depuis quelques années,
nous avions dû nous accoutumer au murmure des voix décourageantes. Nous avons entendu
les avertissements ironiques des gens de métier auxquels la vie n'a rien laissé que leur stérile expérience,
les prévisions pessimistes des timides et des sceptiques, les conseils des satisfaits enclins à prôner
l'excellence des divertissements dont ils se repaissent, les remontrances des amis sincèrement émus de nous
voir hasarder toutes nos forces à la poursuite d'une chimère.
Mais les mots n'ont point de prise sur qui s'est délibérement sacrifié àune idée, et prétend la servir.
Par bonheur nous avons atteint l'âge d'homme sans désespérer de rien.
A des réalités détestées, nous opposons un désir, une aspiration, une volonté.
Nous avons pour nous cette chimère, nous portons en nous cette illusion qui nous donne le courage
et la joie d'entreprendre. Et si l'on veut que nous nommions plus clairement le sentiment qui nous anime
la passion qui nous pousse, nous contraint, nous oblige, à laquelle il faut que nous cédions enfin:
c'est l'indignation.
Puisque nous sommes jeunes encore, puisque nous avons conscience du but et des moyens pratiques
pour y atteindre, n'hésitons pas.
Que rien ne nous détourne plus. Laissons là les activités secondaires. Mettons nous d'un seul coup en face
de notre tâche. Il la faut attaquer à pied d'oeuvre. Elle est vaste et sera laborieuse.
Nous ne nous flattons guère de la mener à bout. D'autres que nous, peut être, achèveront  l'édifice.
Essayons au moins de former ce petit noyau d'où rayonnera la vie, autour duquel l'avenir fera ses grands apports.

Jacques Copeau/ Registre 1 appels

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