Ca souffle. Le vent souffle. Mais à l'abri des murs de l'usine, on se sent mieux, comme protégé par l'histoire. Bien qu'une odeur d'essence caresse nos narines. Comme une machine qui tourne pour produire et qui rejette sa souffrance.
Photo de répétitions © Troupe du Levant
Parfait, absolument parfait, nous sommes en condition. Reste à transformer l'endroit en fête, la poussière en confetti et l'ambiance en grève.
Allons Z'enfants!
Y'a du rose et du rouge, de la lumière et des ombres, des bénévoles et du vin chaud!
Reste le public, notre source de plaisir, la réussite même du spectacle. On lance les paris?
Respiration commune, la jambe droite en première, la guitoune s'ouvre en vitesse 8, nous sommes en vitesse 2 et d'un battement commun, nous arpentons le bois de la structure.
Qu'est ce qu'on est? Une unité dans les effectifs du travail, on ne compte pas, à peine si on existe...
Ce soir, nous existons. Nos machines nous épuisent mais tout va très bien...
On sent comme un air de kermesse qui frise le sourire des gens. Nos personnages ouvriers ont un droit, celui d'avoir la parole, celui de danser, celui de partir en vacances. Et grâce au combat d'un peuple passé, celui de 36, d'un élan populaire, je danse avec Françoise ce soir, Tino embrasse Geneviève, Micheline joue avec Marcello, Jeannot se marie avec Suzanne, Blaise se baigne (dans la foule), et d'un mouvement euphorisant de Java, public et comédiens ne font plus qu'un.
Photo de répétitions © Troupe du Levant
Qu'il est beau ce rassemblement festif et malgré mon doigt en sang, j'ai encore pris une bonne leçon d'humanité!
En avant (camarades)!
Simon.